Ton corps est devant moi,
Il est comme un appel.
Une instable alchimie
De désir et pudeur.
Ton regard ouvre en moi,
Tranchant comme un scalpel
Ces remparts amis
Erigés par ma peur.
Ta brune chevelure
Appelle mes caresses !
Divine créature
Et bien-aimée diablesse !
Tu m'attends, ma sirène,
Dans la marée des draps
Je plonge, tu m’entraînes
Où bon te semblera,
Aveuglé par tes yeux,
Bâillonné par tes lèvres
Prisonniers, tous les deux
De l’Amour, cet orfèvre :
Tu deviens nous, je deviens toi
Je deviens nous, tu deviens moi.
Ça semble fou mais grâce à toi
Je deviens fou, je deviens moi.
Et source de magie
Ton aura vivifie
Ce que je mystifie
De colère assagie.
Et valsent nos corps nus,
Mes mots prennent naissance
S'agitent mes cornues.
De ta seule présence
Une éthique esthétique
Jaillit de ta plastique,
Mon stylo prolifique,
Comme une arme archaïque,
Trace sa balistique
En gestes erratiques.
En vains mots assassins
J'avoue : tuer m’amuse
En mon âme, en mon sein
Seule, tu es ma muse.
K.O.