Comme certaines et certains d'entre vous le savent déjà, la période des fêtes n'est jamais une période simple pour moi. Elle correspond généralement à ma plus grosse crise misanthropique annuelle, aussi ai-je l'habitude de m'isoler durant cette période : obturer et verrouiller les ouvertures du Camp de Base, couper les générateurs des balises pour ne leur laisser que ce laconique message à délivrer : « Zone de tirs littéraires. Port du gilet-verbal obligatoire. »
Je vous livre donc ce dernier billet de l'année avant d'engager la procédure, une dernière émission en guise de bilan et de présentation de mes vœux et je vous donne rendez-vous le 2 Janvier.
La der de 2015
Bon, ça y est, 2015 touche à sa fin.
J'ai presque envie de rajouter « enfin » mais ce serait oublier qu'une année qui se termine c'est une année de moins à traverser...
Toutefois, à l'heure des bilans et des inventaires, force est de constater que 2015 nous a beaucoup pris, à tous et à chacun.
2015 nous a pris beaucoup de monde d'abord. Des amis comme des inconnus ; des proches comme de complets étrangers ; des grand hommes et des bouffons ; un nombre effarant de nos frères humains, depuis notre plus proche voisinage jusqu'aux antipodes.
2015 nous a ensuite pris une grande partie de notre quiétude et de notre compassion avant de ponctionner allégrement notre rationalité et notre espoir.
2015 nous a aussi pris bon nombre de nos libertés individuelles et ainsi entamé notre souveraine indépendance d'être humain et notre bonne volonté politique.
2015 nous a pris finalement ce qu'il nous restait encore de candeur et d'innocence.
2015 nous a pris nos illusions, notre décor factice de « tout va bien », nos vitrines d'immobilisme béat vantant la chimère de la croissance.
Autrement dit la quasi-totalité des masques avec lesquels nous avions pris l'habitude d'affubler la réalité. Ne nous reste plus qu'à ne pas en fabriquer de nouveaux...
Car, sauf erreur de ma part, 2015 et ses hérauts du néant de toutes « idéologies » confondues ne sont pas parvenus à nous prendre notre libre-arbitre et notre force vitale.
Autant dire notre âme.
Il ne nous reste plus qu'à espérer que nous aurons la lucidité, le courage et la volonté pour faire de 2016 le creuset d'un renouveau esthétique et spirituel, noble et généreux, libérateur et édifiant ; quelque chose de divinement humain.
Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'année 2015 nous a autant appris qu'elle nous a pris.
Je vous adresse tous mes vœux de survie cérébrale et nerveuse et de résistance intellectuelle et émotive.
JE VOUS HAI...ME !
Bon vent à toutes et à tous. (sur les braises évidemment)
K.O.