J'ai encore chialé au Testet aujourd'hui. Je sais vous vous dites, ça y est le type est converti, ils l'ont endoctriné dans leur secte et du coup il va nous pondre un article à chaque fois qu'il va aller verser une larmiche dans la forêt au nom de sa nouvelle illumination. Libre à vous de le penser, ceux qui me lisent et me suivent depuis longtemps savent ce qu'il en est. Mais en fait, ce n'est pas ma sensibilité, voire ma sensiblerie qui m'a fait couler les yeux ce matin, les gaz lacrymo s'en sont chargés.
Thierry Carcenac, notre président du conseil général, a obtenu un siège de sénateur hier, les GM suivis de l'armée sont passés en force ce matin, fracassant au passage les vitres des voitures qui obstruaient la route pour assurer, une fois encore, la sécurité des machines qui ne devaient pourtant arriver que le 6 octobre. De là c'est la guerre-éclair, expulsion manu militari des opposants, saccage systématique du matériel, incendie des campements. Dispersion de gaz lacrymogène à tout va, tir de flash-ball, tout y est pour une invasion rapide et efficace. Et vous voulez savoir ce qu'ils font les GM, en formation tortue, quand ils ne tirent pas sur le manifestants ? Ils se marrent. Ceci n'est qu'un jeu pour eux. Pas pour nous. Et ils lancent des menaces fantasmant publiquement sur quelques dents qu'ils nous casseraient volontiers. Il n'écoutent donc même pas leur président ? On n'en a plus de dents nous. Et parfois ils jettent eux aussi quelques cailloux quand ils sont sûrs que personne ne photographie ou ne filme, ou que le nuage de gaz leur offre un écran d'impunité.. Mais nous, nous n'avons ni boucliers, ni armures. Nous ne sommes pas payés pour être là.
Et c'est nous qu'on accuse de violences, c'est nous qu'on accuse d'incivilité dans un état soi-disant de droit. Le droit de qui ? Si le conseil général sous couverts d'arguments fallacieux continue de refuser un débat contradictoire avec ceux de ses administrés qui s'opposent à ce projet, quels droits avons-nous donc ? Le droit de quoi ? De désapprouver, chacun dans notre chaumière en maudissant notre impuissance ? Celà ne suffit plus, et le temps joue contre nous.
Soyons clairs, l'idée c'est de finir le projet le plus rapidement possible afin que le chantier soit fini avant que la justice ne donne son verdict. L'idée c'est de mener ce hold-up à bien au plus vite. A chacun d'entre nous de prendre la décision de se laisser faire ou de joindre le groupe de ceux qui veulent ralentir les braqueurs jusqu'à l'arrivée de la justice.
Chers concitoyens tarnais qui avez la chance d'être propriétaires, vous venez de recevoir le montant de vos taxes foncières. Vous pouvez donc évaluer combien vous « mettez » dans ce projet, pour rappel, 70% pour l'irrigation de l'agriculture intensive (notamment de maïs) et 30% pour la dilution de la pollution dans nos cours d'eau.
Au passage : si la dilution était une solution contre la pollution, les chasse d'eau économiques seraient interdites et la pensée unique nous martèlerait de l'utiliser plusieurs fois à chaque dizaine de centilitres d'urines versées dans nos toilettes.
Toutefois on n'en est pas là, pour l'instant ça paie les coups de matraques, les gaz lacrymos et les incendies.
Une note d'espoir m'a tout de même atteint ce matin : dans les rangs des opposants face aux forces du gouvernement, il n'y avait plus que des zadistes, il y avait aussi plusieurs contribuables, les fameux bobos, simples et normaux, comme vous et moi, qui jetaient leur colère et leur résistance face au mur de boucliers. Et je me suis dit que tout n'était peut-être pas perdu, que je n'aurai peut-être pas que la honte de mon impuissance à donner à mes enfants comme souvenirs de cette époque. Même si au moment où je vous parle, les GM arrivent à la mérairie, dernier bastion des opposants dont l'expulsion est, en principe, illégale.
Pour finir j'aimerais partager quelques notions tirées du dictionnaire et de la déclaration des droits de l'homme qui, il me semble sont deux parties du socle d'un certain tronc commun que doit posséder et défendre tout citoyen français.
Démocratie : Doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens ; organisation politique (souvent la république) dans laquelle les citoyens exercent cette souveraineté.
Gendarme: Militaire appartenant à un corps spécialement chargé de veiller au maintien de l'ordre et de la sûreté publique, à la recherche et à la constatation de certaines infractions, et à l'exécution des arrêts judiciaires.
Terrorisme: Emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique (prise, conservation, exercice du pouvoir) et spécialement l'ensemble des actes de violences, des attentats, des prise d'otages civils qu'une organisation politique commet pour impressionner un pays ( le sien ou un autre)
Citoyen : Celui qui appartient à une cité (cité = état, communauté politique, nation, pays, république), en reconnaît la juridiction, est habilité à jouir, sur son territoire, du droit de cité et est astreint aux devoirs correspondants.
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, article 35 :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. »