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  • Photo du rédacteurKemi Outkma

Pourquoi je serai dans la rue ce samedi 13 Avril


Voilà bien des années que je ne me suis joint à une foule ou même à un groupuscule. Pourtant ce samedi 13 Avril je serai dans la rue. Après toutes ces années volontairement isolé dans le camp de base, je vais ressortir et prendre position.

Pourquoi ce brusque revirement ?

J'aurais presque envie d'utiliser cette fameuse phrase, à l'origine titre d'un film pour dénoncer les méfaits de l'industrialisation de l'agriculture mais que l'on retrouve désormais pour défendre la moindre maternelle de quartier : « Nos enfants nous accuseront »La plupart du temps, cette phrase est servie par des gens qui n'ont pas le courage de formuler ce qu'elle cache : « j'en veux à mes parents, je les accuse d'avoir tout pillé et pollué et de me laisser un monde dévasté » Personnellement je n'en veux pas à mes parents, je pense que j'en aurais fait autant, il nous est facile de juger maintenant que nous disposons du bilan... et puis, la part du gâteau dont il se sont repus était bien infime comparée à la quantité dont ce sont goinfrés les nantis, et le système était le même, seuls les écarts se sont creusés. Par contre nous savons, nous, aujourd'hui, que ce système économique mondial ne fonctionne pas, une preuve : regardez autour de vous, tout le monde galère, emploi ou pas. Et si nous ne faisons rien alors oui, nos enfants auront raison de nous accuser d'avoir contribué à ce grand gâchis.

Parce que si c'est une forme de lucidité qui m'a fait choisir le retrait et la solitude, c'est par cynisme que j'y reste désormais. Et le cynisme et son arme le sarcasme sont délicieux à utiliser contre les idiots utiles mais sont désormais si répandus qu'ils sont eux même devenus une excuse à la passivité. Tous enfermés dans nos écrans/cellules à écrire nos humeurs sur des murs virtuels, ah on se la raconte sur la toile,on joue les durs assis à l'abri, on hésite pas à dire les choses quand on le fait avec un clavier. Nos cris de colère comme nos élans de compassion sont désormais tous silencieux. Nous devons nous libérer du silence, VOX POPULI VOX DEI bordel !

Parce que j'en ai marre de nous voir tous les 5 ans poser dans une urne le nom de celui qu'on trouve le moins pire, et qu'on va passer notre temps à critiquer jusqu'au prochain scrutin assis devant nos écrans de télé ou de pc. 100% d'abstention, c'est pour quand ?

Parce que j'en ai marre de nous voir nous offusquer des inégalités économiques du monde en continuant de signer des crédits et de mettre nos maigres économies en épargne.

Parce que j'en ai marre de nous voir hurler au scandale de la malbouffe en continuant d'acheter les produits premier prix des supermarchés.

Parce que j'en ai marre de nous voir tous pester contre ceux qui ont le pouvoir pour la simple raison que nous leur donnons au lieu de le prendre.

Parce que j'en ai marre d'avoir honte d'être un Homme en voyant le nombre d'atrocités dont mon espèce est coupable par le seul truchement de son système économique et son activité industrielle.

Certains diront que c'est là le mea culpa d'un privilégié en pleine crise de culpabilité, et ils n'auront peut-être pas tort, mais puisque cette culpabilité ne naît pas des nantis qui nous dirigent et nous manipulent à réaliser ces atrocités, n'est-ce pas à chacun de nous de le faire ? Nous ne sommes pas externes à ce système qui nous exploite, nous en sommes les rouages, le mécanisme, le carburant, nous sommes ce système, nous sommes le monde que nous voulons changer. Mais qu'on ne se méprenne pas sur mon emphase, je ne vais pas dans la rue parce que je crois avoir des couilles, pour défendre des convictions ou mener une révolution, j'y vais parce que je ne supporte plus l'idée d'être peut-être moi-même un « assis » qui reste là à critiquer, en lisant des textes conscient, en écoutant des chanteurs engagés... et parce que je ne sais pas vous, mais moi j'ai toujours honoré mes créances, en suant ou en me serrant la ceinture, parfois les deux, et que c'est au prix de ses efforts que je peux clamer aujourd'hui que je suis sans dette. Je ne dois rien, je ne paie rien. Et puis les islandais l'ont bien fait, d'annuler la dette et de mettre les coupables en prison, alors pourquoi pas nous ?

K.O.

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