Déménager…
Journaux, scotch, cutter…
En cubes étiquetés, partager,
Fractionner sa demeure.
Dévêtir ces murs familiers
De l’habit de nos personnalités.
Et vider chaque pièce
De ces reflets de nous-mêmes.
Dénuder ce logement
Devenu simple contenant.
Emballer les papiers,
Les bouquins, la déco.
Mettre en boîte le pc
Les souvenirs, les photos.
Verser un regard mélancolique
Sur cette chambre sans lit
Et revivre l’instant magique
Où nous avons conçu notre petit.
Balayer d’un revers de l’âme
Lentement, lame après lame,
Tel un corps que l’on démembre
Le parquet de l’autre chambre.
Où nous comptions ses premiers pas
2 vers moi, puis 3 vers toi…
Où nous l’admirions grandir
Si vite mais si peu
Avant qu’il n’ait dû repartir
Notre Ange, vers les cieux…
Et pouvoir enfin meubler d’oubli
Ces lieux encore si pleins de lui.
Puis nettoyer une ultime fois
Afin que qui que l’on soit
On se sente ici chez soi
Et non plus chez toi et moi.
Rendre les clés au propriétaire.
Finir nomades éphémères.
Nos biens dans un camion,
Nos vies en cartons,
Nous partons.
Nous allons
Emménager…
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