J’ai tué l’Homme en moi
Cette chimère, monstre froid
J’ai tué l’Homme en moi
Et c’est depuis que je le vois
Le sur-singe doué de raison
S’est alloué le statut divin
A fait de son berceau sa prison
Afin de s’y sentir souverain
Nature domptée par la technique
Notre cauchemar contemporain
Qui a permis que l’on éradique
Par millions des êtres humains
Science devenue idolâtrie
En deux éclairs d’atomes contraints
De traumatiser une patrie
Vague souvenir d’historien.
J’ai tué l’Homme en moi
Je l’ai cloué à une croix
J’ai tué l’Homme en moi
Pour ce que ce monde lui doit.
Ce monde là, il l’a spolié
Par son égoïste appât du gain
C’est sa planète mais il l’a pillée
Pour s’octroyer son triste butin
Il la martyrise au bulldozer
Pour y entasser des citadins
Il en pollue toutes les rivières
Détruit l’écosystème marin Il décime aussi les animaux
Tout ça pour remplir ses magasins
De bien plus de mets qu’il ne lui faut
Tandis que d’autres crèvent de faim.
J’ai tué l’Homme en moi
Ce ver rampant se croyant roi
J’ai tué l’Homme en moi
En dehors il n’y en a pas.
L’arrogance de ce vil primate
Nous montre Dieu comme un assassin
Et refoule d’un revers de patte
Les pieux croyants au rang de crétins
A remplacé l’Amour par le sexe
En badigeonne le quotidien
De ces organismes sans cortex
Dont il a fait ses contemporains.
Il n’a même pas su de l’espace
Faire la frontière de demain
Des colons ?.. .Satellites épars
Simples miradors du camp terrien.
J’ai tué l’Homme en moi
Afin de dompter mon émoi
J’ai tué l’Homme en moi
Pour supporter ce monde là
Monde-machine, machine-monde
Sans plus de but ni aucun besoin
Autonome elle poursuit sa ronde
Et suit la piste de son déclin
Hommes-machines, simples rouages
De vulgaires morceaux indistincts
Qui nourrissent le règne autophage
De l’œuvre finale du Malin
Dans laquelle d’hommes en devenir
Il ne reste désormais plus un
Et d’évolution ou d’avenir
Il ne reste désormais plus rien.
J’ai tué l’Homme en moi
Afin de dresser ce constat
J’ai tué l’Homme en moi
Il ne ressuscitera pas.
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