top of page
  • Photo du rédacteurKemi Outkma

Parricide


J’ai tué l’Homme en moi

Cette chimère, monstre froid

J’ai tué l’Homme en moi

Et c’est depuis que je le vois

Le sur-singe doué de raison

S’est alloué le statut divin

A fait de son berceau sa prison

Afin de s’y sentir souverain

Nature domptée par la technique

Notre cauchemar contemporain

Qui a permis que l’on éradique

Par millions des êtres humains

Science devenue idolâtrie

En deux éclairs d’atomes contraints

De traumatiser une patrie

Vague souvenir d’historien.

J’ai tué l’Homme en moi

Je l’ai cloué à une croix

J’ai tué l’Homme en moi

Pour ce que ce monde lui doit.

Ce monde là, il l’a spolié

Par son égoïste appât du gain

C’est sa planète mais il l’a pillée

Pour s’octroyer son triste butin

Il la martyrise au bulldozer

Pour y entasser des citadins

Il en pollue toutes les rivières

Détruit l’écosystème marin Il décime aussi les animaux

Tout ça pour remplir ses magasins

De bien plus de mets qu’il ne lui faut

Tandis que d’autres crèvent de faim.

J’ai tué l’Homme en moi

Ce ver rampant se croyant roi

J’ai tué l’Homme en moi

En dehors il n’y en a pas.

L’arrogance de ce vil primate

Nous montre Dieu comme un assassin

Et refoule d’un revers de patte

Les pieux croyants au rang de crétins

A remplacé l’Amour par le sexe

En badigeonne le quotidien

De ces organismes sans cortex

Dont il a fait ses contemporains.

Il n’a même pas su de l’espace

Faire la frontière de demain

Des colons ?.. .Satellites épars

Simples miradors du camp terrien.

J’ai tué l’Homme en moi

Afin de dompter mon émoi

J’ai tué l’Homme en moi

Pour supporter ce monde là

Monde-machine, machine-monde

Sans plus de but ni aucun besoin

Autonome elle poursuit sa ronde

Et suit la piste de son déclin

Hommes-machines, simples rouages

De vulgaires morceaux indistincts

Qui nourrissent le règne autophage

De l’œuvre finale du Malin

Dans laquelle d’hommes en devenir

Il ne reste désormais plus un

Et d’évolution ou d’avenir

Il ne reste désormais plus rien.

J’ai tué l’Homme en moi

Afin de dresser ce constat

J’ai tué l’Homme en moi

Il ne ressuscitera pas.

1 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Chacun ses valeurs, les miennes ne sont pas cotées.

Il faut toujours produire, faut bien qu'on avance Contraint à réussir, le fric sera ta chance ! Faut que la tirelire puisse se gonfler la panse Quitte même à construire à la future enfance Un bien som

Aveux et reconnaissance

Ton corps est devant moi, Il est comme un appel. Une instable alchimie De désir et pudeur. Ton regard ouvre en moi, Tranchant comme un scalpel Ces remparts amis Erigés par ma peur. Ta brune chevelure

bottom of page