Belle falaise, friable et fragile
Bien au-dessus des plages, elle domine
Et toise cet océan qui la mine
Et rend son maintien un peu plus fébrile.
Lui le bruyant ressac de l'amertume
D'abord il l'agresse puis recule
Erodant un à un les monticules
Du dernier espoir qu'il souille d'écume.
Patiente, elle persiste et tient le coup
Elle règne sur le sable, les cailloux...
Guerrière elle s'entête debout
Et refuse de se mettre à genoux.
Bien sûr elle reste minoritaire
Face aux légions de petites pierres
Asservies aux mouvements de la mer...
Cette solitude la rend plus fière!
Il n'y a que le temps qui la perdra
Un jour, trop faible, elle s'écroulera
Mais la fatalité rend son combat
Plus noble et plus inutile à la fois.
Je te salue, toi, grande combattante
Et je t'admire, ultime résistante
Moi, pauvre et lâche buisson d'amarante
Mû par les vents, à leur gré se lamente...
Je perds l'orgueil et l'envie, tournoyant,
Trainant dans la saleté, m'y noyant
Tandis que tu te dresses fièrement
Prête à reconquérir le firmament!
Puissé-je un jour moi aussi posséder
En plus de la foi, ta pugnacité
Et ton courage, et ta sagacité
Face aux grandes marées des non-idées.
K.O.
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