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  • Photo du rédacteurKemi Outkma

L’armée des songes


Nous aurions bien aimé avoir un étendard ou un drapeau sous lequel combattre.

Nous aurions voulu avoir une cause pour laquelle mourir.

Mais il ne reste pour nous que les obscurs extrémismes de toute obédience.

Ou les fiers obscurantismes des « C’était mieux avant ! ».

Ou les sirupeuses inepties des t-shirts à slogan.

Nous n’avons plus rien en quoi croire, nous croyons c’est tout !

Et cela fait de nous des parias et des fous.

Nous ne sommes pas de ceux qui s’esbaudissent sur leurs déjections de narcisses en se félicitant mutuellement de l’originalité du fumet de leur production fécale.

Nous regardons plus loin que l’opacité des gesticulations médiatiques afin de parvenir à percevoir l’éclat lumineux des signes.

Nous écoutons par delà le tumulte des opinions et des certitudes pour saisir le son cristallin de la Vérité.

Nous semons des symboles viraux le long des chemins de la sapience où nous accomplissons notre rêve-errance.

Ce sont des balises perpétuelles dont le signal infra-sonique atteindra les derniers hommes capables d’entendre cette fréquence.

Car avec vous les mots se lassent et s’enlisent dans le marasme du néant de la communication,

Alors qu’avec nous ils s’élèvent, s’envolent et virevoltent au vent des significations.

Ce sont pour vous des coquilles vides dont vous parez, comme ostentatoire verroterie, vos publiques dictions.

Nous, nous les emplissons de sens et de sensations, puis les laissons ensuite éclore à l’oraison de nos passions.

Et nous en faisons notre arme, la plus pure, l’originelle.

Celle que vous corrompez en l’utilisant pour répandre vos sophismes déguisés en conclusions d’érudits.

Celle dont vous atténuez la fonction en la soumettant à vos éructations.

Celle qui peut construire un monde aussi facilement que tuer un homme.

Celle qui est le don divin offert à l’Homme.

Nous construisons avec elle notre monde terminal.

Il aura pour fondation le scellement le plus solide.

Le sable proviendra de nos bacs d’enfants, où nous avons vomi nos rêves de gosses pour en faire de plus grands.

Le mortier sera l’amas mortifère de vos siècles de règne génocidaire.

Nous le lierons à la source intarissable de votre médiocrité et de votre dévolution pitoyable.

Nous y cracherons, par superstition et tradition, un peu de notre mépris pour la bassesse.

Puis nous le coulerons dans la béante excavation qu’a laissée le XXème siècle dans l’Histoire de la pensée humaine.

Et alors notre monde pourra, enfin, s’asseoir pesamment dessus.

Nous y érigerons un autel à la Grâce.

Et en attendant l’illumination de Sa venue, dans ce havre du Verbe, il nous sera loisible et agréable

De nous exprimer mais aussi de nous taire,

De nous accorder ou nous faire la guerre

De continuer en fait la quête de cette Lumière.

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