J’ai craché dans les mains qui vers moi se tendaient
Hautainement refusé les conseils qu’on donnait
J’ai quitté ma famille et renié mes amis
Je trouvais bien inutile de réussir ma vie
J’ai renoncé à l’Amour et ses fausses merveilles
Pour m’en aller chercher la lumière de l’éveil
J’ai décidé de porter seul sur mes épaules frêles
Le fardeau de mon existence, chemin de croix virtuel
Je le traîne jour après jour
Et le subis nuit après nuit
J’ai fait de ma vie un combat que je mène pas à pas
Car la vie est un combat à mener contre soi
Si l’on ne s’y résout pas on se noie dans un autre
Un autre « je » alors que « je est un autre »*
C’est une lutte sans merci, une joute sans compromis
Un duel jusqu’à la mort, un spirituel corps à corps.
Comme le cavalier s’entête à ne pas porter de masque**
Je m’obstine pour ma part à détruire ceux des autres
Afin de mettre à jour leurs ignobles faciès
Et plus je les découvre plus j’honnis mon espèce
Plus j’essaie d’être un Homme, moins je ressemble aux hommes…
« J’sais plus si c’est moi qui suis seul ou les aut’ qui sont trop nombreux »***
Mais sur qui répandrais-je mon fiel si ce n’était sur eux ?
Et si j’en chie tandis qu’ils rient jamais je ne les envie
Voilà longtemps à présent que je cultive nos différends
Moi qui m’évertue à dire : « je pense »
Je me suis simplement soustrais de la danse…
Je reste donc dans les volutes de ma fumée psychotrope
Haïssant mes semblables mais ignoré par eux
Je serai à jamais un solitaire misanthrope
Qui fuit tous les chemins qui rendent les troupeaux heureux.
K.O.
* Arthur Rimbaud ( lettre à Paul Demeny le 15 mai 1871)
** Fran Maetens ( paraphrase) http://www.myspace.com/sansavenircertain
*** Hubert-Felix Thiéfaine ( Psychopompes/ Métempsychose et sportswear. La tentation du bonheur)
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